L’approche systémique stratégique

              

L’approche systémique stratégique issue du modèle de l’école de Palo Alto se réfère à l’organisationdes systèmes et à ses applications dans le champ des relations interpersonnelles et du changement des individus et des organisations.

Cette approche est issue de la convergence de la théorie des systèmes et de la communication. Le modèle de résolution de problèmes a été développé dans les années 1960 au Mental Research Institute à Palo Alto (Californie) par une équipe de chercheurs (P. Watzlawick, R. Fisch, J. Weakland…) inspirés par les travaux de Gregory Bateson sur la communication et ses paradoxes, par les stratégies thérapeutiques de M. Erickson.

Ce modèle aborde les problèmes humains d’un point de vue systémique et constructiviste: les personnes, ou les groupes de personnes (équipes, organisations, entreprises) sont pris en compte dans leur environnement et dans leurs relations les uns avec les autres, en respectant leur vision du monde. Pragmatique, non pathologisante et non normative, l’intervention est centrée sur les problèmes vécus dans le présent et propose des modes de pensée qui aboutissent à des solutions efficaces et simples à mettre en oeuvre visant à obtenir des changements aussi rapidement que possible.

Prémisses systémiques et cybernétiques

La systémique se base sur la théorie des systèmes élaborée par le biologiste Ludwig von Bertalanffy (1901-1972) avant la Seconde Guerre mondiale. Elle appréhende le monde en prenant en compte, non plus les éléments isolés, mais des systèmes, c’est-à-dire des ensembles d’éléments en relation les uns avec les autres et rompt avec le rationalisme cartésien qui préconise de diviser les difficultés, de les simplifier et d’éliminer l’inconnu.

La complexité du comportement humain est comprise comme une résultante des interactions des relations des individus les uns avec les autres au sein des différents systèmes.

La cybernétique désigne la science des systèmes autorégulés, qui modélise les relations entre leurs éléments, par l’étude de l’information et des principes d’interaction régis par des processus de rétroaction ou ‘feedback’. Ceux-ci s’appliquent aux systèmes humains.

Prémisses constructivistes

A quelques exceptions près, les philosophies occidentales ont considéré que ce que nous percevions constitutait une réalité indépendante et objective. Le constructivisme propose une conception de la réalité radicalement différente et affirme que nous ne pouvons connaître la réalité indépendante de nous. Nous ne pouvons parler de réalité objective et donc de vérité en soi. Chacun construit ce qu’il nomme la réalité sans avoir conscience qu’il s’agit d’une construction. Sans que celle-ci soit plus juste ou fausse, meilleure ou moins bonne qu’une autre. Certaines sont fonctionnelles et d’autres pas selon les objectifs que nous poursuivons. Au-delà du respect de l’autre, le constructivisme a pour autre conséquence de nous voir responsables de nos constructions, de nos décisions, de nos rêves et de nos actes, et libres d’en changer.

L’intervention selon le modèle de Palo Alto se fonde donc sur une compréhension systémique et constructiviste des problèmes humains et de leur résolution. Elle ne repose pas sur des diagnostics ou des normes, mais considère la ‘réalité’ de chacun comme une ressource à développer. Elle se focalise sur les problèmes de la personne au présent et dans son environnement, et sollicite une participation active de la personne en vue d’un changement défini selon ses propres objectifs.


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